mercredi 16 septembre 2009

Du PIB au PNN...où est la question ?


Joseph Stiglitz et ses confrères sont passés à côté de la vraie question

Prenez une bonne crise intellectuelle en sciences économiques. Mélangez-la avec une dose de pensée française et laissez mijoter un an ou deux dans la cervelle surchauffée de l'économiste Joseph Stiglitz : vous obtiendrez une occasion manquée de se poser des questions de fond.

Début 2008, Nicolas Sarkozy avait mis en place la Commission sur la mesure de la performance économique et du progrès social. A l'époque, les problèmes du secteur financier semblaient circonscrits au périmètre anglosaxon. "Sarko" croyait que les Français pouvaient donner au monde entier une leçon sur la réussite économique.

Deux Prix Nobel emmenaient cette commission : M. Stiglitz, américain et iconoclaste, en tant que président, et Amartya Sen, né en Inde, en tant qu'expert en chef. Leur conclusion est sans appel : le produit intérieur brut (PIB) est une mauvaise mesure de quelque chose qui est mal défini...

Edward Hadas s'interroge ... et nous aussi !


Une Nation moderne doit connaître ses richesses naturelles et leurs évolutions, pour être à même de bâtir les politiques adaptées aux enjeux du siècle

La Ligue ROC salue l’initiative française de rechercher de nouveaux indicateurs pour mesurer ce qui compte pour une Nation. Le rapport de la Commission sur la mesure de la performance économique et du progrès social (Stiglitz-Sen-Fitoussi) met ainsi en lumière la nécessité de mesurer le bien être ou qualité de vie et la « durabilité » des politiques conduites en s’assurant de la qualité et quantité de ce qu’elles transmettront aux générations futures.
"Si les individus doivent être remis au centre des analyses, par rapport à la précédente mesure des flux monétaires privilégiés par le PIB, il est néanmoins crucial de mesurer le patrimoine naturel d’une Nation et ses évolutions, en des termes non nécessairement monétaires, indique Emmanuel Delannoy, secrétaire général de la Ligue Roc. C’est indispensable pour comprendre nos interdépendances avec lui, ce qu’il apporte aux individus, aux sociétés, donc à leur économie. »
Nous sommes entrés dans une ère de rareté des ressources naturelles... la suite



Pierre Rabhi, lors de sa venue à Cabestany
pardon pour le son de mauvaise qualité, mais le contenu est révélateur

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jeudi 3 septembre 2009

Changer le Monde...

Le signal de détresse des nomades de la jungle de Bornéo
Un pagne autour de la taille et une lance à la main, un petit groupe de nomades Penan a érigé une frêle barricade sur une piste de Bornéo, où l'irrésistible déforestation détruit jour après jour leur territoire ancestral de chasse et de cueillette.

Un pagne autour de la taille et une lance à la main, un petit groupe de nomades Penan a érigé une frêle barricade sur une piste de Bornéo, où l'irrésistible déforestation détruit jour après jour leur territoire ancestral de chasse et de cueillette.
Avec ces quelques troncs et bambous en travers de la route, la vingtaine de Penan tentent de stopper symboliquement les énormes camions chargés d'arbres fraîchement coupés dans la jungle.
"Je suis ici pour sauvegarder notre terre", explique Sagong, le chef du petit groupe de ce peuple indigène de l'Etat de Sarawak, dans le nord de Bornéo, une île divisée entre la Malaisie et l'Indonésie.
De tels actes de protestation se sont multipliés ces derniers mois parce que les Penan nomades "sont en train de tout perdre", affirme-t-il.

"Les sociétés forestières ont déjà coupé tout le teck et elles vont maintenant dégager la zone pour des plantations de palmiers à huile. Nous ne trouvons plus assez de nourriture, plus assez de cochons sauvages à chasser dans la forêt", témoigne le jeune et musclé chef de la fratrie.
De ce fait, les derniers 300 à 400 Penan encore nomades n'auront d'autre solution que la sédentarisation, comme l'a déjà fait la grande majorité des quelque 10.000 membres de ce peuple depuis les années 1970, sous l'influence notamment des missionnaires chrétiens.

"Il est économiquement impossible de rester chasseur-cueilleur dans une jungle où les arbres sont périodiquement rasés", constate Ian Mackenzie, un anthropologue spécialiste des Penan. "La fin de ce mode de vie très ancien est réellement une grande perte culturelle", se désole-t-il.
Pour Jayl Langub, de l'université de Sarawak, la seule chance de le préserver serait la création par la Malaisie d'une réserve ou d'un parc national interdit aux engins forestiers.

Mais il est probablement déjà trop tard, selon lui, car les Penan ont commencé à embrasser le monde moderne, via la télévision par satellite ou les pensionnats où sont envoyés leurs enfants.
"J'aimerais plutôt aller à l'école", répond ainsi Nili, la fille de Sagong, lorsqu'on lui demande si elle aime sa vie au milieu de la jungle.

Une casquette de base-ball vissée sur la tête, Sagong lui-même se moque gentiment de l'apparence de son beau-père, qui porte la tenue traditionnelle: pagne, dent de singe autour du cou, bracelets tissés aux poignets et flûte de bambou.

Le vieil homme, Ngau Anyi, avoue sa nostalgie d'un monde qui va disparaître avec lui. "La jungle était notre banque, nous vivions sans argent. Notre vie dépendait de la farine de sagou et des animaux sauvages... et c'est comme ça que nous avons vécu pendant des générations".
Réaliste, son fils reconnaît que le nomadisme n'est plus viable. Il souhaite donc que son groupe familial, de 27 personnes, puisse s'établir dans un village, bénéficier des services de santé et d'éducation, cultive la terre tout en continuant à pouvoir chasser et cueillir dans la forêt.

Ian Mackenzie s'alarme de la brutalité avec laquelle les Penan sont contraints de changer totalement de mode de vie. "Il est quasiment impossible pour un humain de s'adapter aussi vite, en quelques années. C'est comme si vous, ou moi, étions débarqués en plein milieu de la jungle la plus sauvage et étions obligés d'y survivre".

L'actuelle montée de la tension n'est pas nouvelle. Soutenus par des ONG internationales, les Penan luttent depuis une vingtaine d'années contre la déforestation de Bornéo, où continuent à se multiplier les plantations de palmiers à huile. La Malaisie et l'Indonésie produisent à elles seules environ 85% de l'huile de palme du monde. LONG NEN, Malaisie (AFP)


Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a annoncé jeudi qu'il entendait réunir les chefs d'Etat et de gouvernement des pays les plus boisés de la planète, dont le Brésil et l'Indonésie, pour trouver des solutions au problème de la déforestation.

Selon l'ONU, la forêt d'Amazonie a ainsi perdu plus de 17% de sa surface (875.000 mètres carrés) depuis 2005, soit une superficie comparable à celle du Pakistan.
"Je vais demander aux dirigeants des pays forestiers de se rencontrer", a expliqué le secrétaire général de l'ONU lors d'une conférence de presse organisée en marge de la Conférence sur le climat qui se tient jusqu'au 4 septembre à Genève.

La réunion, prévue le 22 septembre à New York, est organisée conjointement avec la Norvège, a précisé M. Ban. Elle devra s'attaquer à la "sérieuse question" de la déforestation, qui est responsable d'environ 20% des émissions de gaz à effet de serre à l'origine du réchauffement climatique, a-t-il dit.
"J'ai exhorté de nombreux dirigeants, en particulier ceux des pays forestiers, à se saisir de cette question", a insisté le chef de l'ONU, invitant particulièrement certains pays, dont le Brésil, l'Indonésie et la République démocratique du Congo (RDC), à participer à la réunion.
Celle-ci devrait se dérouler au même moment que la rencontre internationale de haut niveau organisée par l'ONU à New York le 22 septembre, durant laquelle les dirigeants discuteront du sommet de Copenhague de décembre.

Sous l'égide de l'ONU, ce sommet vise à trouver un accord international pour succéder au protocole de Kyoto sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, considérées comme largement responsables du changement climatique.


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